Vers une sexualité épanouie
Dernière mise à jour : 22 mars 2022
Depuis toujours, peu importe les cultures ou les contrées, la sexualité occupe une place importante, voire préoccupante. On résume souvent la sexualité à deux fonctions : la reproduction et le plaisir. Mais les femmes et les hommes ont des relations sexuelles pour satisfaire bien d'autres motivations plus ou moins avouables. Comment exercer sa sexualité "sainement" dans ce monde en perte de repères ?

Je me souviendrai toujours de ce premier cours prometteur intitulé "Introduction à la sexologie" professé par le défunt Placide Munger de l'UQAM. En tant que jeune français fraîchement débarqué au Québec, je me demandais arrogamment ce que j'allais bien pouvoir apprendre de nouveau sur la sexualité humaine. En fait, je fus cueilli par sa première question : "Quelles raisons poussent les êtres humains à avoir des relations sexuelles ?" Puis les étudiants, moi compris, nous mîmes à énumérer le plus sérieusement du monde les centaines de motivations différentes qui convoquent la sexualité de tout un chacun.
L'immense tableau longeant tout le mûr de la classe ne suffisait pas à contenir la diversité des réponses proposées : par désir, par curiosité, par jalousie, par vengeance, parce que c'est gratuit, comme cadeau, pour payer "en nature", en échange d'argent, par injonction sociale, pour être normal, pour ne plus être puceau, pour s’améliorer, pour faire comme les autres, pour obtenir du plaisir, pour donner du plaisir, pour faire plaisir, parce qu’on ne sait pas dire « non », par peur d’être rejeté, pour se rassurer, pour être sûr d’aimer encore, par devoir conjugal, pour diminuer une tension musculaire, pour diminuer le stress ou l'anxiété, pour désamorcer un conflit, par contrainte, par violence, par besoin, par nécessité, par compulsion, pour enlever un mal de tête, pour tuer l'ennui, pour la performance, pour gagner un pari, pour sauver son couple, par dépendance affective, par dépendance sexuelle, pour bien dormir, pour se rendormir, pour se réveiller, pour faire une pause, pour séduire, pour rompre, pour maigrir, pour assouvir un fantasme, parce qu'on l'a promis, pour déranger les voisins, parce que certaines hormones sont surproduites, pour stimuler la prostate, pour stimuler le système immunitaire, pour se sentir bien, pour faire un bébé (loin derrière), pour se redonner confiance, et ainsi de suite...
En quelques minutes, grâce à ce professeur mémorable, je me rendis compte que (a) j'allais passer des années à approfondir avec passion mes connaissances sur le sujet, et (b) jamais personne ne ferait le tour de la grande question : comprendre la sexualité humaine dans son entièreté ; que plus j'allais en apprendre, plus s'ouvriraient des continents de questions plus ou moins mystérieuses.
Néanmoins, pour trouver des réponses et aider les personnes dans la variété des exercices de leur sexualité, mon chemin a heureusement croisé celui de l'approche sexocorporelle, mise au point par le co-fondateur du département de sexologie de l'UQAM, le génialissime Jean-Yves Desjardins, puis affinée par les continuateurs de cette discipline.
Unicité corps-cerveau
L'approche sexocorporelle est née de la n